Rencontre avec Germain Louvet

Ce qui me trouble systématiquement quand je m'immerge dans ma campagne natale, c'est le silence

Danseur Étoile au Ballet de l’Opéra national de Paris, le jeune prodige, originaire de Chalon-sur-Saône, revient sur sa prestigieuse carrière et son enfance en Saône-et-Loire. Sourire aux lèvres, souvenirs en tête, il se confie.
Une enfance inspirante
Vous avez commencé la danse très jeune, d’où vous vient cette passion ?
« J’étais un enfant hyperactif, je ne pouvais m’empêcher de danser dès que j’entendais de la musique où que je sois. Je me souviens avoir passé beaucoup de temps à danser dans l’herbe du jardin de mes parents à Russilly ! Lorsque mes parents m’ont proposé une activité extra-scolaire, j’ai naturellement choisi la danse. J’ai commencé au club de danse de Givry – costumé en pingouin pour ma première scène – dans l’ancienne gare à l’âge de 4 ans. J’ai rejoint le Conservatoire de Chalon-sur-Saône à 7 ans puis l’École de Danse de l’Opéra de Paris à 12 ans et à 18 ans j’ai intégré le Corps de Balet. »
Grâce à la danse, vous avez beaucoup voyagé, notamment en Australie, au Japon ou encore en Russie. Quand vous revenez en Saône-et-Loire, qu’aimez-vous retrouver ?
« J’aime toujours beaucoup revenir là où j’ai grandi car le calme, la nature et l’espace me manquent parfois. Ce qui me trouble systématiquement quand je m’immerge dans ma campagne natale, c’est le silence. J’aime retrouver cette plénitude, cette simplicité, et la beauté des paysages. »

Une passion qui transcende
Vous êtes monté très jeune à la capitale, comment avez-vous vécu ce changement de vie ?
« Je n’ai pas trop mal vécu ce chamboulement car j’étais passionné et cela faisait partie du jeu. J’étais aussi très heureux de côtoyer d’autres passionnés comme moi, et que toute ma journée soit tournée autour de la danse. Il y avait aussi un côté “colo” du fait de l’internat et du collectif que j’adorais. J’ai passé beaucoup de temps à rire, à faire des bêtises et à m’amuser dans cette école. Si c’était à refaire, je le referais sans hésiter. »
Lorsque que vous avez appris votre nomination en tant que Danseur Étoile, quel souvenir gardez-vous de ce moment ?
« Je me souviens de mon grand-père dans la salle qui paraît-il était un peu déboussolé tout le long du spectacle mais aurait scandé à la fi n pendant les applaudissements “c’est mon petit-fils !”. Et l’émotion de mes proches bien sûr ; la joie de partager ce moment avec ma famille, mes amis. »

Quel est votre leitmotiv, celui qui vous aide à avancer ?
« Mon leitmotiv est de sans cesse me souvenir du plaisir que j’avais à danser enfant, et de rechercher toujours cette joie pure et primaire en priorité. Lorsque je fais face à des difficultés, à des douleurs, de l’anxiété et de l’appréhension, j’essaie de me rappeler que ce n’est que de la danse. La danse m’a apporté l’opportunité d’une introspection constante et renouvelée chaque jour, une pratique structurante qui rythme mon quotidien, qui m’offre un lien profond avec mon corps, avec l’espace et avec les autres. »
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