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Entrevue de haut-vol avec Claudie Haigneré

Entrevue de haut-vol avec Claudie Haigneré

une interview étoilée !

Elle a passé 26 jours en orbite et reste, à ce jour, la seule astronaute française à avoir voyagé dans l’espace. Brillante, audacieuse, engagée, Claudie Haigneré a sans doute construit une part de son destin en Saône-et-Loire, où elle est née.

Claudie Haigneré
© ASTR ESA

Vous avez voyagé dans le monde… et l’espace ! Mais que retenez-vous de votre Saône-et-Loire natale ?
Qu’appréciez-vous au coeur de cette Bourgogne du Sud ?

En effet, je suis née au Creusot et la Bourgogne me ramène à mon enfance, une enfance heureuse, sereine, calme. Ce sont les jeudis après-midi passés à faire des jeux de pistes dans la campagne, la même bande de camarades depuis la 6e jusqu’à la Terminale et ces succès comme ces difficultés partagées. Il s’agit de souvenirs très ancrés qui m’ont sûrement aidée à me construire dans une forme de confiance et de sérénité. 

Creusot-Monceau
Château de la Verrerie au Creusot © DSL / Les Coflocs

Vivre au Creusot, c’est aussi grandir avec l’aventure Schneider. L’empreinte de Schneider était partout dans la ville : dans les bâtiments publics, dans les évènements quotidiens…

Cresusot-Montceau
Marteau-pilon au Creusot © DSL / Les Coflocs

La maison familiale était proche du marteau-pilon, c’est quelque chose de marquant et cela a créé une forme de respect pour cette époque. Enfin, je me souviens des allers-retours entre Le Creusot et Dijon où j’ai fait mes études de médecine. Je me rappelle de cette route fantastique, avec les vignobles, toutes les couleurs de l’automne, je l’ai gardé en mémoire.

Après vos études, vous exercez d’abord en tant que médecin, comment êtes-vous devenue astronaute ?

J’étais médecin rhumatologue et je travaillais à l’hôpital Cochin quand j’ai découvert un appel à candidatures en 1985 : le CNES (Centre National d’Études Spatiales,l’agence française de l’espace) recherchait des astronautes pour mener à bien des recherches médicales dans l’espace. Parallèlement, j’avais été fascinée par le premier pas de l’homme sur la Lune en 1969 quand j’avais 12 ans. Ce projet avait grandi en moi durant mon adolescence ; j’ai donc fait rentrer le rêve dans la réalité. Séjourner dans l’espace constitue une expérience incroyable pour plusieurs raisons. Pour une personne médecin et sportive comme moi, arriver dans la station c’est se mouvoir dans un espace où ne règne pas la gravité.

Géopolitiquement et culturellement, cela s'est avéré extrêmement enrichissant

La tête dans les étoiles

Claudie Haigneré
© Andromède

On ressent une certaine magie avec ce corps libre et très léger. Bien sûr, on découvre la beauté absolue de notre planète isolée dans ce cosmos noir, sa finitude, sa rotondité, des couleurs fantastiques, des images incroyables comme ces dunes de sable dans le désert, les lacs irisés en Amérique Latine… Et puis, ces dix années de
ma vie constituent une aventure humaine incroyable et une tranche de vie passionnante : ma préparation et mes missions ont été marquées par exemple par le passage de la station MIR à la station ISS, par l’ouverture à la coopération internationale. Géopolitiquement et culturellement, cela s’est avéré extrêmement enrichissant.

Claudie Haigneré
© W. Harold - La Bourgogne de Dijon à Chalon-sur-Saône, immortalisée depuis l'espace par Thomas Pesquet

Thomas Pesquet a effectué son 2e voyage dans l’espace, il nous a fait partager de nombreuses photos, son quotidien… Quel regard portez-vous sur ce rôle des astronautes ?

Nous avons de multiples casquettes, nous sommes ambassadeurs de la planète, de la recherche scientifique, de l’Europe aussi, et de l’humanité qui explore. Aujourd’hui, le partage est immédiat grâce aux réseaux sociaux mais cette dimension a toujours fait partie intégrante du métier d’astronaute. Nous sommes des transmetteurs et aussi, je l’espère, des ferments d’inspiration. Cela me paraît important pour la jeune génération de les ouvrir à cet univers, que cette forme d’exploration, de dépassement, soit mise en avant. C’est une façon de réenchanter notre jeunesse et de faire naître des vocations pour devenir astronaute mais aussi parler de tous les métiers du spatial.

Plutôt les pieds sur terre ou la tête dans les étoiles ?

La tête dans les étoiles avec les pieds sur terre ! Je fais partie de ces gens qui ont toujours des projets, j’aime appuyer sur le bouton de l’inspiration mais avec l’âge, j’ai acquis une forme de sagesse dans la façon de concevoir l’avenir.

Plutôt étoile du Berger ou pleine lune ?

Pleine lune : car c’est ce premier pas sur la Lune qui a fait naître ce rêve en moi, j’ai ensuite travaillé sur plusieurs projets liés à ce corps céleste.

Plutôt décollage ou atterrissage ?

J’aime bien décoller, j’atterrirai le plus tard possible !